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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 12:08
Roman d'Erik L'Homme

L'histoire
Violaine, Arthur, Claire et Nicolas ont été placés dans une clinique psychiatrique en raison de leur comportement étrange. Mais quand leur docteur préféré, le Doc, est enlevé par des agents secrets, les quatre adolescents partent sur ses traces, s'aidant de leurs étranges pouvoirs pour contrer la traque de leurs ennemis.


Loin d'une simple histoire de super-héros, Phænomen m'a conquis en restant au contraire assez réaliste pour le genre. Les pouvoirs des enfants ne sont pas tout-puissants et ils sont confrontés à des problèmes bien matériels et des réflexions humaines. Leurs pouvoirs sont intéressants (pas d'invicibilité) et non sans leur poser des problèmes.

Quelques regrets quand même quant aux énigmes farfelues du Doc, qu'ils résolvent un peu vite, sans nous laisser le temps de nous y pencher. Ma grosse déception a également été de découvrir que le fameux secret était en rapport avec l'atterissage contesté sur la Lune, mais finalement je suis plutôt d'accord avec la conclusion (à savoir : quelle importance ?).

Malgré ces points positifs, je ne pense pas que je lirai la suite qui semble partir, si on en croit la fin du tome 1, dans des directions plus farfelues et moins originales.

Phænomen, E. L'Homme, Gallimard Jeunesse, 2006
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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 09:34
Roman de Bernard Simonay.

L'histoire :
Antoine Maréchal est romancier. Riche et célébre, il mène une vie confortable entre amis, épouse, fêtes et maîtresses. Jusqu'à ce qu'il rencontre une femme qui prétend être l'héroïne de ses romans. Ses certitudes se brouillent alors et son monde tranquille bascule dans la confusion.


Rien d'extraordinaire dans ce roman. Le suspens est plutôt bien tenu, même si j'avais ma petite idée pas tout à fait fausse quasiment dès le début. Les dialogues entre le personnage et le créateur ne sont pas originaux et n'apportent pas grand chose. La frontière entre le rêve et la réalité n'est finalement pas assez brouillée pour qu'on s'y perde, ce qui aurait pu être intéressant.

Le carrefour des ombres, B. Simonay, Alphée, 2009
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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 10:04
Roman de Terry Pratchett

L'histoire :
Après Les chtits hommes libres et Un chapeau de ciel, nous retrouvons Tiphaine Patraque (13 ans), la sorcière du Causse, embarquée dans une vieille histoire : celle des saisons. Ayant accidentellement pris la place de l'Eté, elle est poursuivi par l'hiverrier, qui est bien décidé à en faire son épouse.
A l'aide de Mémé Ciredutemps et, bien sûr, des Nac Mac Feegle, Tiphaine va déjouer ce plan glacial tout en parachevant son apprentissage de sorcière.
Parmi les curiosités mémorables de ce roman du Disque-Monde, un fromage nommé Horace, la société Pipo, les bibliothécaires itinérants, comment un Nac Mac Feegle devient un héros, et bien d'autres choses...

Bien dans la lignée des précédents, un roman moins déjanté que les Annales, avec une histoire plus suivie et où l'on rit moins. Une mention spéciale à Mademoiselle Trahison, sympathique sorcière spécialiste du Pipo.
Une question demeure : cette histoire se passe-t-elle avant, pendant ou après les Annales ? Il n'y est pas question de Magrat Goussedail, par exemple.

L'hiverrier, T. Pratchett, L'Atalante, 2009
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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 22:46
Roman de Joseph Boyden.

L'histoire
Xavier Bird est un indien du Canada, un des rares à vivre encore dans la forêt, avec sa tante, devineresse et tueuse de windigos. Mais pour suivre son ami Elijah et le protéger, Xavier s'engage dans l'armée qui va combattre les Allemands dans les Flandres. Plongé dans la guerre de 14-18, il va vivre cet enfer de son point de vue de "sauvage païen".


Les passages les plus intéressants du roman sont pour moi les récits de Niska, la tante de Xavier, récits de la vie et des croyances des Indiens. Les souvenirs de guerre de Xavier ne sont finalement qu'un énième récit de guerre, semblable à bien d'autres, et que la relation complexe entre Xavier et Elijah n'arrive pas à relever.
Le trajet de trois jours sur la rivière, reflétant le chemin des âmes que parcourt l'esprit des morts chez les Indiens, est une bonne idée, mais qui est mal exploitée. Les plongées dans les souvenirs et les introductions aux récits de Niska sont mal menées, artificielles et nous déconnectent du récit au moment où on devrait être captivés.

Le thème était particulièrement intéressant, il est donc dommage que l'auteur n'est pas réussi à en faire quelque chose de plus profond, d'un peu moins "récit de guerre".

Il y a quand même un point positif : c'est LE roman qui confirme que je ne suis pas la seule à prendre les traces d'un élan pour celles d'un humain !
De plus, je ne sais pas si c'est fait exprès, mais le titre fait quand même un mauvais jeu de mots.

Le chemin des âmes, J. Boyden, Albin Michel, 2006
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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 13:19
Roman de Haruki Murakami.


L'histoire :
Le jour de ses 15 ans, Kafka Tamura fugue de chez son père pour fuir une malédiction. Il se dirige vers le Shikoku où il s'installe dans une bibliothèque. Pendant ce temps, Nakata, un vieil homme simplet qui parle aux chats prend lui aussi la route pour le Shikoku, poussé par de mystérieuses forces.
Tous deux croisent en chemin des gens pour les aider et se retrouvent plongés dans des évènements extraordinaires pour se retrouver eux-mêmes.


Un roman prenant, avec des personnages très attachants et qui a le mérite de faire réfléchir sans se prendre trop au sérieux non plus. Le fantastique, bien présent, n'est que métaphore, mais s'intègre tellement bien à l'histoire qu'il n'a rien de surfait. Et le côté peu réaliste de certains personnages et de certaines scènes, qui en souligne l'artificiel, le romanesque, permet d'apprécier plus encore l'aptitude de Murakami à raconter, à mettre en scène.
Si on peut faire un reproche à ce livre, c'est que l'histoire est trop prenante. On ne prend plus le temps de réfléchir aux nombreuses métaphores et événements mystérieux qui expliquent les motivations des personnages (et qui ne sont pourtant pas si abscons !). Si bien que j'en suis ressortie perplexe, sûre de n'avoir pas tout saisi. A relire, donc.

Kafka sur le rivage, H. Murakami, Belfond, 2006
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 11:41
Roman de Yoko Ogawa.

L'histoire :
A la suite d'un accident de voiture, un ancien professeur de mathématiques a une mémoire limitée à 80 minutes. Pour se protéger du monde extérieur dont il ne peut appréhender les changements, il se réfugie dans les mathématiques, octroyant à tous les nombres (âge, poids, date, n° de fabrication...) une signification particulière selon leurs caractéristiques mathématiques. Sa nouvelle aide-ménagère et son fils se lient d'amitié avec le professeur et se laissent eux-aussi fascinés par les chiffres. En découle une relation toute particulière entre les trois, pleine d'attention et de tendresse.

De Yoko Ogawa, je connaissais Le musée du silence, qui m'avait beaucoup plu. La formule... est à la hauteur, quoiqu'on puisse regretter les innombrables passages sur le base-ball, un peu trop techniques pour qui ne connaît pas bien les règles du jeu. Par contre, le roman donnerait presque envie de s'intéresser aux mathématiques, ne serait-ce que pour comprendre la formule préférée du professeur !
Les éléments tenus sous silence jusqu'au bout ne déçoivent pas mais contribuent au contraire aux charmes du roman.

La formule préférée du professeur, Y. Ogawa, Actes Sud, 2005
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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 09:27
Roman de Carl Frode Tiller (à paraître en français sous le titre Encerclement)

L'histoire
David a perdu la mémoire. Il passe donc une annonce dans le journal pour qu'on l'aide à retrouver ses souvenirs. Trois personnes décident de répondre : son ami d'adolescence Jon, maintenant devenu musicien ; Arvid, son beau-père et ancien prêtre, sur son lit de mort ; et Silje, dernier membre du trio d'adolescent et première petite amie de David. Chaque lettre à David, où ils décrivent les années 80 et leurs souvenirs de David, est entrecoupé de passages (à la première personne) sur leur vie actuelle, où chacun semble perdre tous ses repères...


Le principe d'alterner les lettres et le présent de chaque personnage est intéressant puisqu'il permet une relecture du passé à la lumière des sentiments et actes présents de chacun, et vice versa.
Les trois points de vue sur les mêmes événements (bien que la superposition ne soit pas exacte, ce qui ajoute bien sûr de l'intérêt et de la profondeur au récit) brouillent peu à peu nos certitudes, puisque nous ne savons plus qui dit vrai, si tout le monde ment ou livre simplement sa vision des choses. On a finalement l'impression de trois univers radicalement différents qui se sont pourtant cotoyés et ont cru se comprendre.
Les scènes du présent sont en contraste avec la maîtrise et l'attitude raisonnable dont chacun fait preuve dans sa lettre. On assiste à une pièce de théâtre aux actes aléatoires mais où toutes les scènes sont marquées par la perte de mesure, l'énervement croissant des personnages qui n'arrivent plus à se replacer dans leur propre vie. A la façon d'Ibsen (qu'il cite), Tiller brise les "mensonges vitaux" (livsloegn) des personnages, les laissant à nu. Avec la seule possibilité de se retrouver en écrivant cette lettre, moins pour David que pour eux-mêmes.

Bref : un très bon roman.

Innsirkling, C. F. Tiller, Aschehoug, 2007
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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 09:40
Roman de Paul Auster.

L'histoire
La narrateur, Peter Aaron, raconte l'histoire fragmentée d'un de ses amis, Benjamin Sachs, écrivain lui aussi et duquel une aventure invraisemblable va changer le cours de la vie. Promu par lui-même conscience de la liberté, il se lance dans une étrange activité terroriste.
De rencontres en conversations, la personnalité de Ben Sachs est lentement construite, jusqu'à dévoiler sans l'expliquer les raisons de son comportement final.


On se prend vite au récit du narrateur, se laissant aller à apprécier les différents personnages aux lubies étranges. La chronologie brouillée permet des effets d'annonces qui maintiennent le suspense.
L'un des points les plus intéressants est sans doute le narrateur lui-même, très partial, qui ne peut s'empêcher de trouver motifs et excuses au comportements des protagonistes. On en apprend finalement beaucoup sur lui-même, ses espoirs et ses déceptions, dans sa biographie de Sachs. La frontière entre le narrateur et le personnage n'est peut-être pas si nette que ça, comme le souligne la révélation finale.

Léviathan, P. Auster, Actes Sud, 1993
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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 10:11
Roman de Louise Cooper.

L'histoire :
Il y a fort longtemps, le Chaos a été banni de ce monde, et l'Ordre y règne désormais en maître. Trois pouvoirs le servent et le représentent : le Haut Margrave, pouvoir politique ; la Matriarche et les Soeurs, pouvoir religieux ; et le Haut Initié et ses Initiés, pouvoir ésotérique et magique.
Après un étrange et dramatique événement, Tarod, enfant, est emporté par une tempête magique, le Vortex, et se retrouve dans le Château de la Péninsule de l'Etoile, résidence des Initiés. On le retrouve 10 ans plus tard, lui-même Initié du plus haut rang grâce à de fabuleux pouvoirs magiques.
Mais des cauchemars le tourmentent et il découvre bientôt qu'il est issu du Chaos. S'ensuit une avalanche de trahisons et de poursuites pendant lesquels Tarod, accompagné de son amante Cyllan, tente de maîtriser les forces du Chaos qui essayent de le dominer.
Le Haut Initié a décidé de convoquer le Conclave, qui raménera les Dieux de l'Ordre sur la terre. Mais Tarod est décidé à ne pas le laisser faire.

Que dire ? On enchaîne des situations invraisemblables, des personnages caricaturaux et des passages sentimentaux. L'histoire aurait pu être sympathique si elle avait été mieux menée. Les rebondissements sont fort exagérés, les héros étant sauvés ou repris dans des événements assez stupides. On ne sait pas très bien pourquoi dans certains cas le moindre effort magique épuise Tarod, alors que dans d'autres il maîtrise sans problème une puissance énorme. De même pourquoi la Salle de Marbre ne lui est pas accessible à lui seul ?
Finalement l'intérêt principal du roman, le fait que pour une fois les héros sont des représentants du "mal" (le Chaos) et beaucoup moins manichéens que d'habitude, n'est pas suffisant pour en rattraper toutes les imperfections.

Le maître du temps : l'intégrale de la trilogie, L. Cooper, Bragelonne, 2006
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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 11:53
Roman de Nancy Huston.

L'histoire :
Quatre chapitres pour quatre enfants de six ans, chacun descendant du suivant, dans une chronologie inversée. Sol, l'enfant d'aujourd'hui, plein de son ego, particulièrement haïssable. Randall, en 1982, enfant timide et rêveur, temporairement émigré en Israël. Sadie, en 1962, l'enfant illégitime persuadée d'être souillée par le mal, qui retrouve enfin sa mère. Et enfin Kristina, petite fille grandissant dans une famille allemande, pendant la seconde guerre mondiale. Son destin à elle va marquer la vie de ses descendants.

Si on est au début répugné par Sol et ses obsessions, on est malgré tout emporté par cette famille originale, dont les origines multiculturelles nous seront peu à peu révélées.
En remontant le temps, on découvre la vie entière de chacun des personnages et le changement de point de vue est particulièrement intéressant. Lignes de faille, entre l'enfance et l'âge adulte. Lignes de faille entre les membres d'une même famille.

Lignes de faille, N. Huston, Actes Sud, 2006
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